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071 - LENDEMAINS DESENCHANTES

   VOUS M'AVEZ VOULU .!   sans-titre-1.jpg   071 - le 3 octobre 2012   

" EXCLUSIF " -   ANALYSE  IMPARTIALE ET  AVISEE

Ce qu’il est bon à savoir pour des larmes à venir !

 Pour les réalistes cette analyse  n’est pas une surprise.  Mais laissons à  l’appréciation des grands rêveurs anti-Sarkosyste primaires, qui nous ont mis dans cette situation  en élisant cette équipe incompétente, incapable de prévoir par idéologie, les conséquences à moyens termes de leurs décisions !

     " Christian SAINT-ETIENNE  "Je démissionne car la politique suivie va contre les intérêts du pays "

En << opposition totale >> avec les premières décisions du gouvernement, l'économiste nous annonce sa démission de l' organisme de conseiller le Premier ministre nous chargé de conseille. Il nous en explique les raisons.

Professeur titulaire de la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers. Christian SAINT-ETIENNE a été conseiller économique au FMI, à I'OCDE et il est L'auteur de nombreux ouvrages dont La Fin de l'euro (François BOURIN éditeur, 2OO9) L'Incohérence française (Grasset, janvier2012) et tout récemment Le Joker européen (Odile JACOB, mai 2012). Il siégeait depuis 2OO4 au Conseil d'analyse économique, présidé par Christian de BOISSIEU, aux côtés d'économistes de tout premier plan comme Patrick ARTUS, Jean-Paul BETBEZE,  Agnès BENASSY-QUERE, Daniel COHEN, Michel DIDIER, Jean-Paul FITOUSSI, Michel GODET, Mathilde LEMOINE ou encore Jean-Hervé LORENZI. Leur rôle ? Eclairer les choix de politique économique du gouvernement.

Que pensez-vous, en tant que membre du conseil d'analyse économique (CAE), cet organisme placé auprès du Premier ministre, des premières décisions du gouvernement ?

Christian SAINT-ETIENNE - Je vous annonce ma démission du Conseil d'analyse économique. J'en démissionne parce que je ne suis pas d’accord avec les orientations de la politique économique du gouvernement. Je suis en opposition totale avec les options prises par le gouvernement, qui sont contraires aux idées que je défends en tant qu'économiste depuis plus de vingt ans, comme elles sont en contradiction avec les recommandations récentes de la Cour des comptes, de la Commission européenne  ou encore du FMl et de l’OCDE. Les membres du CAE ayant pour rôle de conseiller le gouvernement dans ses choix économiques, je ne me voyais pas faire partie plus longtemps de cette instance ! François Hollande a beau être doté de qualités indéniables, j'estime que lui et son gouvernement font fausse Route et qu’il est  mon devoir de dénoncer les conséquences extrêmement négatives des premières mesures qui ont été prises.

Quelles décisions désapprouvez-vous le plus ?

L'une des toutes premières décisions du gouvernement a consisté à revenir à la retraite à 6O ans (qui concerne 1/5° des gens qui partent à la retraite) pour un coût annuel d’au moins 5 milliards d’€ en incluant les régimes complémentaires, voire 5,5 milliards d’€ en régime de croisière. C’est un choix intolérable qui nie totalement les réalités économiques et la situation extrêmement précaire des régimes de retraite.

S’il y avait une première mesure à prendre d’urgence, ce n’était pas de ramener la retraite à 60 ans mais, à mon sens, de consentir un effort massif de relance de l'investissement des entreprises (notamment au service de l'innovation dans les PME). Songez qu’il  manque à la France 3 millions d'emplois productifs par rapport à l'Allemagne !  Il faut remettre les choses dans leur contexte, au regard notamment de la perte de compétitivité dont pâlit l’économie française depuis plusieurs années. La France a perdu 42% de ses parts de marché entre 1999 et 2O11 au plan mondial, 25 %o dans la zone euro.

L'urgence, C’est de relancer la production, pas la consommation.

Stimuler la consommation pour relancer la croissance ne vous semble donc pas opportun ?

C'est une folie ! Quand on a un déficit extérieur Aussi important que le nôtre, cela signifie que notre consommation est déjà sensiblement supérieure à notre production. La relancer revient à inciter les Français à acheter les produits fabriqués chez nos voisins, vu l'augmentation violente de la pénétration de nos marchés internes par nos concurrents depuis dix ans.

Aujourd’hui, pour 1OO euros de revenus marginaux distribués aux Français, plus de la moitié Est importée.

Quid du passage à la trappe de la TVA sociale ?

Il s'agit là encore d'une erreur manifeste. Ce mécanisme, instauré par Nicolas SARKOSY, consistait à transférer 13 milliards d'euros de cotisations sociales sur la TVA à l’ instar de ce qui s'est fait dans de nombreux pays européens, dont l'Allemagne, qui est allée très loin dans cette voie, avec une augmentation de 3 points de TVA ...

"Je suis inquiet pour l’avenir de la France " ... 8O % des exportations mondiales, hors pétrole et minerais, concernent des produits manufacturés. Une mesure qui conduisait à réduire le coût du travail de 5 o/o était parfaitement intelligente et adaptée.

Pourquoi ces premières mesures, selon vous ?

Il s'agit d’erreurs fondamentales de stratégie économique, mais aussi d'erreurs politiques de la part de François HOLLANDE. On a le droit de haïr SARKOSY, mais faut-il pour autant remettre en cause des mesures qu’ il a initiées dans l'intérêt du pays et pour lesquelles il a payé un énorme prix personnel par sa défaite ? La réforme des retraites en fait naturellement partie. Malgré les millions de personnes descendues dans la rue, SARKOSY a tenu jusqu’au bout et fait voter le recul de l’âge de la retraite à 62 ans. Bravo ! Et lorsqu'il a mis en place la TVA sociale, c'était pour améliorer la compétitivité de la France. Là encore, bravo. La moindre des choses en termes de stratégie et de continuité politique de la France, c'était de ne pas revenir sur ce qu’il avait fait de bien. Quand SCHRÔDER a réformé le marché du travail et permis à L'Allemagne de rebondir, on lui en a voulu sur le moment et il a été battu pour cela. Beaucoup ont cependant considéré qu'il avait sacrifié sa réélection pour le bien de son pays et à aucun moment son successeur n’a eu l'idée de revenir sur les choix pertinents qu'il avait faits !

Le retour à la retraite à 60 ans faisait partie des promesses de François Hollande..,

Certes, mais pourquoi cette décision entre les deux tours des législatives, si ce n'est pour acheter des voix ? On utilise 5 milliards d’euros d'argent public pour plaire à des centaines de milliers d'électeurs alléchés par la perspective d'un départ à la retraite plus précoce. C'est de la démagogie politique pure et simple. Je suis un grand admirateur de Pierre Mendès France et de Charles de Gaulle et pour moi, la vérité, en politique, est une notion clé. Or, où est le respect de la vérité lorsque l’on met en œuvre, dans la seule perspective d'un gain électoral immédiat, des mesures allant à l’encontre des intérêts stratégiques et des intérêts à long terme de la France?

Ces retours en arrière sont d'autant plus aberrants que la Commission européenne il y a quinze jours, la Cour des comptes il y a un mois, ont toutes deux adoubé les mesures SARKOSY. Les magistrats de la Rue Cambon ont même estimé qu’il fallait aller encore plus loin sur la TVA sociale, faire d’énormes économies sur le train de vie de l’Etat et des collectivités locales et surtout reculer encore l’âge de départ à la retraite. Or la Cour des comptes n'est pas dirigée par un fou, mais par Didier MIGAUD, qui est socialiste.

Comment jugez-vous les orientations prises par le gouvernement en matière de fiscalité ?

Ignorer le phénomène de compétition fiscale en Europe en relevant massivement les impôts est là encore, absurde. D'autant que la France pourrait réduire davantage ses dépenses publiques, dont elle est la championne au sein de la zone euro, avec un taux de 56 % du PIB, soit 7 points au-dessus de la moyenne des autres pays de la zone euro en 2011, et 8 points au-dessus en 2012.

Mais le gouvernement compte essentiellement Sur les hausses d'impôts pour résorber le déficit public. Soit l’inverse de tout ce pourquoi j'ai travaillé et milité depuis vingt ans ! Si l’on se limite aux seules mesures annoncées par François Hollande en matière de fiscalité des entreprises  il faut s'attendre à un choc fiscal représentant plus de 2 points de PlB. J'estime que cela pourrait conduire d'ici à l’été 2O13 à plus de 3OO OOO suppressions d'emplois.

Que pensez-vous de l'idée de taxer les plus hauts revenus de 75% ?

Là encore, c'est une idée qui va totalement à l’encontre des intérêts fondamentaux du pays. Qu'il y ait une mesure de justice fiscale, c'est bien. Mais quand vous avez déjà un niveau de CSG très élevé, et un taux marginal d'impôt sur le revenu de 45 o/o, cela donne un taux d'imposition beaucoup plus élevé qu’ailleurs. Or le gouvernement Britannique vient d'annoncer une baisse du taux  marginal d’imposition su les revenus qui mettra la France en décalage fort par rapport au Royaume-Uni où, par ailleurs, le gouvernement s'est engagé à fortement réduire le taux de l’impôt sur les sociétés. Là où la France est à 34 %, les Britanniques seront bientôt à22 % !

Par ailleurs, le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT veut aligner la fiscalité de l’épargne sur celle du travail, mais sans prendre en compte le fait que quand on investit en actions ou en obligations, on supporte un risque en capital important, si bien qu’on va fiscaliser les gains sans compenser les pertes. C'est pour prendre en compte celles-ci qu'avait été instauré le prélèvement libératoire, que Nicolas SARKOSY avait d'ailleurs porté à 35 %, soit un taux d'imposition très élevé, beaucoup plus élevé qu'en Allemagne, par exemple, Quand on compare les revenus procurés au fisc par l’impôt sur le capital en France et en Allemagne, on s'aperçoit qu'ils sont aujourd'hui trois fois plus élevés chez nous qu'outre-Rhin ! Le capital supporte dans l'hexagone une très forte taxation, qui touche particulièrement le secteur productif, et les personnes les plus productives. Le drame en France, c'est qu'on veut que les Français soient consommateurs, mais on laisse filer la production. On instaure un ministre du redressement productif, on va aller sauver les quelques entreprises en faillite, mais en même temps, on écrase d'impôts celles qui fonctionnent encore, ce qui revient au bout du compte à préparer les faillites de demain...

Etes-vous inquiet pour l'avenir de la France ?

Je suis inquiet et attristé. Même si je trouve M. Hollande très sympathique, même si je n'ai rien contre M. Ayrault, je pense qu'ils mettent en ouvre des actions contraires aux intérêts fondamentaux du pays, par ignorance de la réalité de la situation économique française. Les choix effectués sont en contradiction avec la crise de compétitivité que nous traversons. La stratégie économique du gouvernement, c'est l'équivalent de la stratégie militaire d'un pays en guerre qui dirait : on distribue des rations limitées de munitions aux soldats, et quand ils auront épuisé leurs munitions, ils attendront la prochaine ration alors qu'on est en guerre ! C'est exactement ce qu'on va faire sur le plan économique, en limitant le déploiement de nos meilleures entreprises et entrepreneurs, à un moment où nous traversons une compétition économique, fiscale et sociale d'une violence inouïe. Il est impératif de corriger le tir. Je crains sinon qu'avant un an, dix-huit mois au plus tard, les conséquences de la politique du gouvernement ne soient d'une violence dramatique pour notre système productif et social.

Propos recueillis par : GHISLAIN DE MONTALAMBERT

Ce qu’il était bon à savoir !

Ce que je vous en dit est juste mon avis... Mais beaucoup le partage.!

Le Mistigri                                                                                                                                             

 

 

 

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