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082 - LA VRAIE VALEUR DES MOTS - 1

Supercheries et mensonges  

PMA 

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 082 - Le 12 février 2013

GPA

 

Où, avec une certaine hypocrisie, dans une République « Une et indivisible » on prône  la "différence" et  la « désobéissance républicaine » des lois pour arriver à ses fins, et, pour le même sujet, on invoque "l’Egalité" de la République pour atteindre le même objectif sans être gèné de ses propes contradictions. Tout et son contraire deviennent un langage démagogique habituel aux manigances politiques.  

Loin de la Rhétorique idéologique et partisane, il est bien de retrouver la valeur exacte des mots ainsi que leur sens véritable. Les accommodements avec la langue française, que certains se permettent à des fins politiques, sont intolérables. Sont également inacceptables ces manipulations de pensées pour essayer de rendre légitimes des positions partisanes afin de  pouvoir mieux imposer les dictats d’une minorité démagogique.

Dans le développement ci-dessous, Daniel GODARD,  Professeur de Lettres Classiques, porte son analyse sur l’usage de notre belle langue qu’un certain milieu se voulant  « bien disant et bien  pensant » a la particularité d’en faire.

« Le mariage pour tous »

Une supercherie linguistique doublée d’un mensonge

Dans le concert des arguments développés par les « pour » et les « anti » mariage gay, il est une voix qu’on n’a jamais entendue : celle de la langue française.

Au cours de mes 40 années d’enseignement (collège et lycée) en qualité de professeur de Lettres Classiques, j’ai toujours attaché une grande importance à la valeur des mots. Choisir le mot exact, le « polir sans cesse » comme disait Boileau, c’est à la fois s’assurer qu’il exprime parfaitement ce que l’on veut dire mais c’est aussi s’assurer que l’on sera bien compris de son auditoire.

La polémique que suscite le projet de loi sur le mariage gay offre un bel exemple de cette dilution de la pensée dans le brouillard d’une terminologie approximative. A force de triturer les mots dans tous les sens, les mots n’ont plus de sens et l’opinion déboussolée y perd son latin. Les slogans réducteurs répercutés par les médias ne font qu’entretenir la confusion au point qu’on a parfois l’impression d’avoir perdu le sens commun.

 Prenons quelques exemples

Premier exemple : La notion de « couple » homosexuel est-elle adaptée ? La réponse est non.

Si l’on se réfère à la terminologie du « Bon Usage », l’assemblage de deux éléments de même nature ne constitue pas un « couple » mais une « paire ». Ainsi, on dira une paire de ciseaux, une paire de lunettes et non un couple de ciseaux ou un couple de lunettes. Il en est de même pour les êtres vivants. Deux boeufs assemblés sous le même joug forment une paire de boeufs et non un couple de boeufs. Deux jumeaux de même sexe constituent une paire de jumeaux et non un couple de jumeaux. On pourrait multiplier les exemples.

La langue française nous indique clairement que la notion de « couple » repose sur un principe de différenciation et d’altérité. Le couple, c’est « un homme et une femme unis par des relations affectives, physiques » (Robert 2012). La prise en compte de la fin de la définition ne doit pas faire oublier le début.

La distorsion sémantique à laquelle on s’adonne chaque fois qu’on évoque un « couple » homosexuel crée une confusion dommageable que rien ne peut justifier, pas même une évolution des moeurs. Il s’agit bien ici d’appeler un chat « un chat »

2ème exemple : qu’est-ce qu’un parent ?

La reconnaissance officielle du « couple » homosexuel entraîne nécessairement – tout le monde le sait - une modification du Code Civil. La disparition des mots « père » et « mère » au profit de la notion de « parent 1 » et « parent 2 » n’est en fait qu’une supercherie linguistique doublée d’un mensonge puisque le mot désigne étymologiquement les deux personnes (père et mère) qui conjointement sont à l’origine de toute naissance.

En latin, le verbe parere veut dire « engendrer » pour le père, et « enfanter » pour la mère. Comment peut-on expliquer à un enfant que ce mot de « parent » (quel que soit son numéro) s’applique à une personne qui est totalement étrangère à sa naissance, un clandestin en quelque sorte ? La loi peut-elle cautionner ce mensonge ?

Ces deux exemples suffisent à démontrer que la terminologie avancée par les partisans de la loi n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer une stratégie plus sournoise que les récentes manifestations viennent d’ailleurs de confirmer. Il semble en effet que les partisans du « mariage pour tous » se soient déjà engouffrés dans une brèche : l’incohérence du projet de loi

Une incohérence interne à la loi : un « couple » homosexuel est par définition stérile. Il est donc logique que les homosexuels aient recours à des artifices s’ils veulent avoir des enfants. C’est le sens de leur revendication première : le droit à l’adoption, baptisé outrageusement «droit à l’enfant». Le projet de loi prévoit cette disposition mais interdit la PMA (procréation médicalement assistée pour les femmes) et la GPA (gestation pour autrui pour les hommes c’est-à-dire le recours possible à une mère porteuse).

Comment justifier cette contradiction alors que la loi du « mariage pour tous » est présentée comme une extension des droits ? Les récentes manifestations des partisans du mariage 21.01.13 ont clairement démontré que les homosexuels entendaient s’appuyer sur cette contradiction pour pousser plus loin leurs exigences.

Sur cette question, on note les premiers signes d’un fléchissement de la part des promoteurs de la loi. Le recours à la PMA, exclue dans un premier temps, pourrait faire l’objet d’un amendement présenté par les députés de la majorité. Cette concession, logique en elle-même, met à nu la vraie nature du débat.

Le « mariage pour tous », présenté au départ comme l’objectif essentiel, apparaît de plus en plus clairement comme un simple point de passage, une étape transitoire pour obtenir « in fine » une égalité de droit pleine et entière avec les couples hétérosexuels stériles.

Comme le droit à l’adoption ne changera pas grand-chose à la situation des homosexuels, vu les réticences de la plupart des états à confier des enfants à des homosexuels, c’est bien sur la PMA et la GPA que se concentre toute la pression. Une fois acquis le droit à la PMA pour les femmes homosexuelles, comment interdire aux hommes, au nom de ce même principe d’égalité, d’avoir recours à la GPA ? Si c’était le cas, il y aurait là une discrimination incompréhensible, voire une injustice, tout à fait contraire à l’esprit même du projet de loi.

Daniel GODARD

Professeur de Lettres Classiques

La conclusion de cette clairvoyante analyse vous sera proposée à notre prochain édito.

C’est un avis que je partage… Mais c'est certainement, aussi,  celui de beaucoup d’autres ! Soyons-en certains !
Le Mistigri

 PS_ Je voudrais signaler, concernant l'Edito précédent " 081 - Vous avez dit intellos ?" qu'il y a été ajouté un tableau donnant les coordonnées des Associations des "Compagnons du tour de France" et des    " Compagnons du devoir ", comme certains  les ont demandées.           Clic --->  Lien vers ces adresses   <--- Clic

 

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